Les centristes de toutes sensibilités comprennent bien l'intérêt stratégique de l'union de l'UDI et du MoDem. Les uns apportent dans la corbeille un parti organisé et une alliance claire, les autres une audience forte dans l'opinion. 

Cette union qui se profile aura un potentiel immense à condition que, comme dans tout mariage, chacun fasse des concessions. Le MoDem doit accepter de renouer avec ses racines de centre droit et de réfléchir aux raisons qui ont transformé la formidable espérance de 2007 en déception de 2012. L'UDI doit accepter de devenir porteuse d'une alternative aux politiques menées depuis 30 ans et qui ont conduit la France au bord du gouffre.

 Car l'émergence d'un Centre uni et fort est d'abord une grande responsabilité devant les français: celle de redresser la situation du pays avant qu'il ne soit trop tard. C'est la responsabilité de représenter une alternative crédible et républicaine face à l'alternative incohérente et dangereuse du FN qui monte.

Si chacun comprend la nécessité de faire ce pas l'un vers l'autre au nom de l'intérêt général, le mariage de raison d'octobre se transformera peut-être en mariage d'amour entre les centristes à Noël et avec les français en mars.

Philippe Dervaux