Un des grands défis des années à venir ? Assurer la suffisance alimentaire de la planète qui abritera en 2050 neuf milliards d’habitants. Et si une partie de la réponse résidait dans la consommation généralisée d’insectes ? C’est en tout cas ce que pensent la FAO*et le professeur Arnold Van Huis, célèbre entomologiste**néerlandais. D’ores et déjà, la FAO soutient les éleveurs d’insectes dans les pays en voie de développement.

C’est que la situation devient urgente : ces dernières années, la consommation de viande a augmenté de manière spectaculaire. Or les élevages de vaches, cochons ou moutons sont à l’origine de 20% des gaz à effet de serre, sans compter la quantité importante de méthane qu’ils rejettent dans l’atmosphère. Ils occupent en outre 70% des terres cultivables. Les insectes au contraire transforment la biomasse en protéines de manière beaucoup plus efficace. Très riches en protéines, vitamines et minéraux, leur valeur nutritionnelle serait bien supérieure à celle du poulet ou du bœuf.

Or en Occident, la barrière psychologique reste très forte. Les experts ne désespèrent pourtant pas de modérer le dégoût occidental pour les insectes, déjà consommés par 80% de la population mondiale. Après tout, nous mangeons déjà sans problème des crevettes à l’aspect similaire.

L’objectif du professeur Van Huis est de promouvoir la commercialisation de produits à base d’insectes ou enrichis aux protéines d’insectes. « Actuellement, la consommation de légumes est mise en avant, mais il est bien plus efficace d’obtenir des nutriments par la consommation d’insectes », plaide le professeur. Et de nous recommander en guise de goûter des criquets sautés trempés dans du chocolat chaud. Délicieux paraît-il…

*Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
**L’entomologie est la branche de la zoologie dédiée à l’étude des insectes

Sources:
Rapport de la FAO sur les bienfaits de la consommation d’insectes.
www.alternet.org

Claire Ory