L'Italie et la Grèce craquent. Trop c'est trop. Leurs structures d'accueil sont saturées. Les promesses de leurs voisins européens de prendre en charge une partie de ces "migrants", que nous choisirons délibéremment d'appeler "réfugiés", ne sont jamais tenues. Et les réfugiés ne cessent d'arriver sur leurs côtes, jusqu'à 4000 par jour quand la mer est calme!
Face aux menaces des italiens de "bloquer leurs ports", une interview d'Emmanue Macron à un journal italien, La Stampa, fait la une de l'actualité en Italie (pas en France) où elle déclenche une belle polémique (1). Le Président français y déclare que 80% des migrants sont des réfugiés économiques. Il sous-entend ainsi que ces 80% devraient être expulsés puisque la logique de la législation actuelle du droit d'asile est de faire la différence entre réfugiés politiques et réfugiés économiques et de donner l'asile aux premiers et de reconduire les seconds à la frontière.
En dehors du fait qu'expulser ces 80% est complètement impossible pour l'Italie et la Grèce puisque ces réfugiés viennent de pays où leur sécurité ne serait pas assurée et qu'il faudrait de toute façon à chaque fois obtenir un laissez-passer du pays d'origine, ce qui est très difficile, Emmanuel Macron met involontairement le doigt sur une réalité que personne ne voulait voir jusqu'ici: la distinction entre réfugiés politiques et réfugiés économiques est impossible à faire, donc la législation actuelle du droit d'asile est obsolète!
En effet, les réfugiés viennent majoritairement de 5 pays l'Irak, l'Afghanistan, l'Erythrée, le Soudan, l'Egypte où la guerre, ou la répression, et la crise économique sont intimement liés. On peut même ajouter la crise climatique. Ils sont donc à la fois réfugiés politiques, réfugiés économiques et réfugiés climatiques.
La législation actuelle du droit d'asile est une fausse humanité. Après un examen arbitraire de leur dossier de demande d'asile où l'on va chercher à distinguer qui est un réfugié politique et qui est un réfugié économique, alors qu'ils sont les deux à la fois, on va accorder le droit d'asile à certains qui auront le droit de s'installer en Europe et le refuser à d'autres qui devront en être expulsés. Or la majorité des déboutés du droit d'asile sont inexpulsables. Ils sont donc condamnés à galérer pendant de longues années en situation irrégulière pour espérer, peut-être un jour, obtenir des papiers à la faveur d'une loi de régularisation.
Quant aux chanceux, souvent les plus malins qui connaissent les bonnes ficelles pour "jouer" au réfugié politique, leur sort n'est pas si enviable que cela. Après avoir survécu avec une allocation de 91€ à 718€ s'ils ont obtenu une place en CADA ou 340€ sinon (2), ils obtiennent le droit de travailler et de faire des petits boulots ou de toucher le RSA avec le(s)quel(s) il est bien difficile de vivre et de faire vivre leur famille dont ils sont séparés. Ils n'ont qu'une obsession bien compréhensible humainement: secourir leur famille en lui envoyant de l'argent ou en la faisant venir en Europe.
Surtout, cette législation devenue absurde (elle avait plus de sens dans les années 70 80 lors des crises des boatpeople vietnamiens ou pour recueillir les réfugiés politiques des dictatures d'Amérique du Sud) fait une grande victime, les peuples européens. Non seulement, une bonne partie des structures de relogement sont monopolisées par les réfugiés, alors qu'il y a des dizaines miliers de SDF européens dans la rue, mais en plus, de très nombreux HLM sont attribués à des réfugiés, alors que les travailleurs pauvres d'Europe qui les attendent souvent depuis des années les voient passer sous leur nez. Aussi, l'afflux massif de réfugiés "pourrit" la vie quotidienne de nombreux quartiers (Calais, Porte de la Chapelle à Paris, ...) par les nuisances de toutes sortes qu'il génère (qui ne sont d'ailleurs pas toujours le fait des réfugiés eux-même). Enfin, et il est nécessaire de le dénoncer même si c'est politiquement incorrect, l'afflux massif de personnes venues d'autres cultures dilhue de fait l'identité nationale de chaque pays européen.
La colère sourde des peuples européens monte. Alors que de gigantesques vagues migratoires se préparent, venues du Sahel et du Bangladesh où des catastrophes climatiques sont en cours, venues d'Algérie où une crise sociale majeure s'annonce dans les 2 ans qui viennent, venues du Moyen-Orient où de nouvelles guerres sont en germe, croire que l'on pourra se contenter du statu quo, de gérer les crises avec des "plans d'accueil", avec "le renforcement des structures d'accueil" ou avec une simple "meilleure répartition" des réfugiés entre pays européens, est une dangereuse illusion. Il est temps de mettre fin à cette logique technocratique, de se libérer de la pression des organisations de gauche qui ont pris le monopole sur la question des réfugiés et de sortir d'une certaine "bien-pensance bobo" qui se donne bonne conscience en s'affichant "pro-migrant" tout en évitant soigneusement des les accueillir chez soi ou en bas de chez soi!
C'est le droit d'asile lui-même qu'il faut remettre en question. Les réfugiés sont des êtres humains qui fuient la guerre et la misère et qui doivent donc être traités avec humanité, mais au nom de quoi devraient-ils automatiquement s'installer en Europe? D'ailleurs, majoritairement ils ne le demandent pas. La volonté de faire des "réfugiés" des "migrants" vient des organisations gauchistes, dont l'idéologie internationaliste veut dissoudre les identités nationales. Elles se servent des migrants pour parvenir à leurs fins. Malice de l'Histoire, leurs buts convergent avec ceux des ultras libéraux qui voient dans l'afflux de migrants une main d'oeuvre bon marché qui fait pression sur les salaires à la baisse. Nos bobos, parcequ'ils sont libéraux sur le plan économique et de gauche sur le plan sociétal, cautionnent ce qui est une trahison des intérêts les plus évidents des peuples européens tant que leur confort personnel n'est pas touché.
Voilà la réalité crue qu'il faut dénoncer et que "l'Alternative Crédible" dénonce avec force. Tout le monde est perdant. Les réfugiés qui obtiennent le statut de réfugié, ceux qui ne l'obtiennent pas et les peuples européens. Ne pas le dire c'est faire le lit de tous les extrémismes. En tant qu'humanistes et partisans du "centrisme populaire", nous devons donc proposer une alternative au "droit d'asile".
C'est ce que nous faisons en proposant "le droit de secours" pour remplacer le "droit d'asile". Le principe est de secourir tous les réfugiés, mais de n'en accueillr aucun ou presque. Nous avons développé cette thèse dans "La Riposte Centriste" (3). C'est la seule qui tient la route. Elle n'est pas nouvelle puisque c'est celle qui est déjà appliquée par la Turquie, la Jordanie, le Liban, ... les pays qui s'occupent de la majorité des réfugiés du conflit syrien. Ironie de la politique, l'Europe, qui ne s'occupe pourtant que d'une minorité des réfugiés syriens, est tellement débordée par le flux qu'elle a délégué la gestion de sa frontière Sud-Est à la Turquie. C'est bien la preuve que le principe du droit d'asile ne fonctionne pas.
Le "droit de secours" est en réalité infiniment plus humain que le "droit d'asile" auquel les élites européennes semblent tant attaché. Il consiste concrêtement à regrouper dans des camps humanisés ou dans des quartiers des villes ou des villages des réfugiés en prenant soin de rassembler les familles. Les parents vivent avec leurs enfants qu'ils éduquent. Des écoles sont recréés pour les enfants de réfugiés, voire même des accès aux universités. La population locale des pays où cette méthode est la règle participe bien plus qu'en Europe à des actions de solidarité au quotidien envers les réfugiés. Mais les réfugiés savent et acceptent parfaitement que, une fois le conflit terminé, ils reviendront dans leur pays d'origine.
Le "droit de secours" ne remet nullement en cause l'imigration légale qui concerne 150 000 à 200 000 personnes par an. L'immigration légale est constitutive de la volonté de la France de cultiver ses liens historiques et d'entretenir de bonnes relations avec de nombreux pays. Cette immigration, tant qu'elle reste dans des proportions raisonnables compte tenu des capacités d'intégration de la France, est positive et correspond aux accords internationaux signés par la France.
Le "droit d'asile" est devenu aujourd'hui profondément malsain. Il agit comme un "déracinement autoritaire" de populations qui n'ont jamais voulu vivre en Europe mais fuyaient juste une situation insupportable dans leur pays d'origine, et cela, dans le mépris le plus total des populations européennes! Ouvrons les yeux et cessons cette folie avant qu'il ne soit trop tard! Si les élites européennes ne changent pas de logiciel rapidement, les peuples européens n'auront d'autres recours que de se tourner vers les extrêmes, voire d'inventer de nouveaux extrêmes bien plus radicaux encore que les extrêmes actuels.
L'humanisme est au coeur de la civilisation européenne, mais le "droit d'asile" n'est plus un principe humaniste. Alibi moral des bien-pensants, il est aujourd'hui instrumentalisé par des forces aux objectifs apparemment opposés, les gauchistes et les ultra-libéraux, pour parvenir à leur fin commune, liquider les cultures nationales et religieuses des peuples pour réaliser leur "tour de Babel" rêvée, celle de l'homo-consumérus parfait pour les uns et de l'homo-socialiste idéal pour les autres.
Selon le dicton populaire, les apparences sont trompeuses. La véritable humanité n'est pas chez ceux qui en font l'affichage permanent. Les pseudo-amis des "migrants" ne sont-ils pas les pires ennemis des "réfugiés"?
Pour l'Alternative Crédible
Philippe D.
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(1) tiré du site blog.francetvinfo.fr, bureau de Rome
3 points d’accord au sein des pays l’Union européenne :
- Un « code de conduite » pour les ONG qui mènent des opérations de recherche et de sauvetage en mer. Interdiction d’entrée dans les eaux territoriales libyennes, interdiction d’allumer leur signal pour la localisation en mer.
- Intervention de l’Union européenne en Libye : soutien aux gardes côtes libyens, augmentation des financements de l’UE, renforcement des contrôles aux frontières méridionales du pays pour freiner les flux migratoires à l’entrée au sud, support de l’OIM et de l’HCR pour les centres d’accueil pour les migrants de Libye
- Rapatriements et expulsions : relance d’une stratégie européenne sur les rapatriements avec la collaboration de Frontex. Réexamen de la politique des visas afin d’augmenter le taux de rapatriement des migrants économiques vers leurs pays d’origine.
3 points de désaccord :
- Sur les nouveaux ports en Europe : la France a réaffirmé à Bruxelles qu’elle ne pouvait pas ouvrir ses propres ports aux navires de secours engagés dans la méditerranée centrale. Une position qui est partagée par l’Espagne. Le thème sera de nouveau sur la table des négociations au sommet de Tallin jeudi.
- Répartition : l’Italie a demandé aux autres pays d’accueillir plus de migrants. Mais elle a tout de suite reçu un non de la France et de l’Allemagne qui a tout de même promis de passer de 500 à 750 demandeurs d’asile accueillis chaque mois.
- Traité de Dublin : la tentative de réforme du système de Dublin n’est pour le moment pas à l’ordre de jour. Il impose que l'État membre responsable du migrant est l'État par lequel le demandeur d'asile a premièrement fait son entrée dans l'UE, donc dans ce cas principalement l’Italie.
(2) Résumé du parcours type d'un réfugié/migrant et de ses droits:
Lorsqu'un réfugié/migrant arrive sur le sol français:
1ère étape: La préfecture lui délivre une Autorisation Provisoire de Séjour valable 1 mois ainsi qu'un formulaire de demande d'asile qu'il a 21 jours pour retourner à l'OFPRA. Dès qu'il a son APS d'un mois, il bénéficie de la CMU et il peut être hébergé par un CADA (25359 places en 2014). S'il est hébergé en CADA, il bénéficie alors de l'Allocation Mensuelle de Subsistance d'un montant de 91 à 718€ en fonction de sa situation familiale.
2ème étage: Quand le dossier est complet, il reçoit de l'OFPRA une lettre d'enregistrement avec son numéro de dossier qui lui permet d'obtenir auprès de la Préfecture un récépissé valable 6 mois et renouvelable tout au long de la procédure. Avec ce récépissé, s'il a plus de 18 ans et qu'il n'a pas obtenu de place en CADA, il a droit à l'Allocation Temporaire d'Attente de 340,50€. Avec ce récépissé, et uniquement après un délai d'1 an, il peut demander une autorisation de travail à la Préfecture.
3ème étape: S'il obtient le statut de réfugié par l'OFPRA, il a 3 mois pour quitter le CADA. Il peut alors bénéficier du RSA. S'il est débouté, il a 1 mois pour quitter le CADA. N'ayant plus le droit à la CMU, il a droit à l'Aide Médicale d'Etat.
Les demandeurs d'asile ne touchent ni allocations familiales, ni APL. Ils peuvent scloariser leurs enfants dans la ville où ils vivent s'ils ont un document prouvant la filiation et si les enfants ont un carnet de vaccinations à jour.
(3) Point Focus Migrants (extrait de "La Riposte Centriste")
La ligne donc que des centristes humanistes et pragmatiques devraient prôner est de « les secourir tous mais de n’en accueillir aucun ou presque ». C'est pourquoi nous proposons :
- L'abrogation de la législation actuelle fondée sur une distinction désuète entre réfugiés.
- - La création d'un corps de gardes-frontières européens et d'une police fédérale
- - La création de grands « camps de réfugiés humanisés » aux frontières de l’Europe, financés par l’argent européen et non par les gouvernements grecs et italiens seuls, protégés par une police fédérale européenne, et dotés d’écoles, d’universités, de maternités, d’hôpitaux, de commerces de proximité, de terrains de foot, de salles de cinéma, de théâtres, ... et même d’usines pour produire en Europe ce qu’on fait produire à bas coûts en Chine ou au Bangladesh!
- - La création d'un « congé humanitaire européen » permettant aux cadres, salariés ou étudiants de toute l'Europe désirant mettre leurs compétences au service de la gestion de ces camps de réfugiés humanisés de le faire pendant 6mois ou 1 an sans perdre leur emploi ni interrompre leurs études.
- - La signature par chaque réfugié d'un engagement à retourner dans son pays d'origine une fois le conflit terminé.
- - L'attribution à chaque réfugié d'une « bourse » lors de son retour et le transport organisé par les armées européennes dans des conditions de confort et de sécurité respectant la dignité des personnes.
(4) Faut-il remplacer le droit d'asile par un droit d'être secouru?
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Retrouver notre texte écrit en 2016 sur ce sujet: Les tabous de la présidentielle, l'actuel droit d'asile est obsolète!